Le Fils de l’homme dans le nuage

Le Germe


Jésus (Josué) sera donc le Christ-roi, puisque, comme le diront plus tard les évangélistes, il descend de David par Joseph, qui n’est pourtant pas son père (l’introduction de l’allégorie de la naissance virginale dans l’Histoire crée quelques tiraillements…). En tout cas, les historiens considèrent généralement que Zorobabel a disparu avant d’avoir pu régner et que Zacharie a tenté de pallier cet imprévu en reportant la couronne sur la tête du Grand Prêtre. Mais comment Zorobabel aurait-il pu mourir, alors que même un moineau ne saurait tomber à terre sans la permission de Dieu ?



En fait, dans cette prophétie, l’avènement de Zorobabel est réglé par d’autres instructions données à Josué. Dieu demande en effet à Zacharie non seulement de placer la couronne fabriquée avec l’or des rapatriés sur la tête de Josué, mais encore de lui faire la prédiction suivante : Tu lui diras : ainsi parle Yahvé des armées : « Voici un homme dont le nom est “Germe” et, où il est, il germera et bâtira le Temple de Yahvé. C’est lui qui bâtira le Temple de Yahvé, et c’est lui qui portera les insignes royaux. Il siégera et dominera sur son trône ; un prêtre sera à sa droite, et il y aura une parfaite entente entre eux deux. »



Par la voix de Zacharie, Dieu annonce donc à Jésus (Josué) qu’il gardera la couronne jusqu’à ce que vienne son destinataire légitime “Germe” étant un terme consacré pour désigner le Messie. Parce qu’il est dit qu’il bâtira le Temple de Yahvé, ce Germe de l’avenir est identifié à Zorobabel, Dieu ayant dit : « Les mains de Zorobabel ont posé les fondations de cette Maison, et ses mains l’achèveront ». Mais, dans la citation précédente, on peut aussi traduire : « Voici un homme dont le nom est “Rejeton” et, où il est, il poussera » ; ce qui désigne Zorobabel.



“Germe”, traduction du terme hébreu צמח (tsémach), désigne donc le Messie. Mais les Septante, dans leur traduction du livre de Zacharie, ont rendu ce terme en grec par ανατολη (anatolê), c’est-à-dire : “soleil levant”, “orient”. Les nombreuses références à l’Ancien Testament qui apparaissent dans le Nouveau étant souvent faites à partir de la traduction des Septante, cette autre désignation du Messie se retrouve donc dans l’eschatologie néotestamentaire.



Ainsi Zacharie (pas le prophète dont il a été question jusqu’ici, mais le père du Baptiste) parle-t-il de Jésus comme étant l’Astre levant (Anatolê) venu d’en haut. Mais lors de la seconde venue, l’origine sera différente ; le Visionnaire de l’Apocalypse annonce que le sceau du Dieu vivant viendra du soleil levant, comme Jésus l’avait lui-même déjà annoncé : de même, en effet, que l’éclair part de l’Orient (anatolê) et brille jusqu’en Occident, ainsi en sera-t-il de la Venue du Fils de l’homme.



Quant au Zorobabel historique, il bâtira le Second Temple, qu’il inaugurera en 515 avant l’ère chrétienne, mais, contrairement à la prédiction, il ne régnera jamais… La Parole aurait-elle failli ? Serait-il possible que des événements aient échappé au contrôle divin ? Que le Messie soit tombé à terre sans la permission de son Père ? Bien sûr que non ! En fait, Dieu avait auparavant écarté du trône de David toute la descendance de l’aïeul de Zorobabel, “Konyahou” (encore appelé “Jéchonias” au début de l’Évangile de Matthieu).



Par la voix de son prophète Jérémie, Yahvé avait déclaré : « De sa descendance (celle de Konyahou), nul ne réussira à s’asseoir sur le trône de David et à régner encore en Juda. » Cette prophétie s’est donc naturellement appliquée à son petit-fils, Zorobabel. Mais comme la parole de Dieu transmise ensuite à Josué par Zacharie ne peut pas non plus être remise en cause, cela signifie que la royauté du Germe (Zorobabel), comme celle de Jésus, n’est pas de ce monde et ne le sera jamais.

Deuxième dessin et indice pour la signature de la lettre.

Suite de la devinette…
Signature de la lettre : indice 2/3
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Références des citations

(Les citations strictes sont en bleu, les notes et commentaires sont en vert)