Le Fils de l’homme dans le nuage
La Vigne
Après la Chute, la colère passée, Dieu trouva quelques rares personnes tombées au fond des ténèbres qui l’entendirent et comprirent sa parole. Comme Hénoch, elles marchèrent avec Lui, c’est-à-dire qu’elles se laissèrent guider par ses commandements et trouvèrent le chemin resserré et la porte étroite qui les ramenèrent à la Vie. Du point de vue du monde, Dieu les avait enlevées, les avait prises avant qu’elles ne meurent, alors qu’elles avaient seulement retrouvé leur nature divine originelle perdue de vue. En se fiant à la parole de Dieu, elles avaient pu s’arracher à la fascination du Serpent, corriger l’Erreur originelle et revenir à la Vie. Mais ce salut individuel pouvait-il changer d’échelle et s’adresser à tous ? Ceux qui avaient chuté hors du Paradis pouvaient-ils collectivement connaître la vérité sur leur condition et être sauvés ?
Pour essayer de ramener à Lui un maximum d’âmes perdues, Dieu créa de toutes pièces dans le monde de la Chute une entreprise spécialisée dans le salut pour tous. Il choisit longuement et soigneusement ceux qui allaient y œuvrer, et ainsi fut rassemblé le peuple par lequel devaient se bénir toutes les nations de la terre. Dieu forma lui-même ce personnel à ses méthodes de salut, et installa son entreprise sur un territoire depuis lequel elle brillerait comme un phare dans la nuit. L’objectif étant qu’elle attire des gens de tous les horizons, qu’elle en fasse des élus, et qu’elle les Lui remette en temps et en heure…
L’idée d’un peuple de prêtres qui ferait rayonner la parole de Dieu était divinement séduisante, mais cette entreprise ne fonctionna jamais vraiment bien, car elle se laissa souvent contaminer par la Bêtise idolâtrique rusée et homicide qui régnait alentour… Son rendement était déplorable, et des envoyés de Dieu durent intervenir de nombreuses fois pour essayer de remettre de l’ordre dans sa gestion. Ils furent généralement si mal reçus, que le Propriétaire finit par envoyer son fils redresser la situation, mais les gestionnaires s’en saisirent et le tuèrent, imaginant pouvoir s’approprier l’entreprise ! Avant qu’ils ne portent la main sur lui, le fils leur avait pourtant résumé la situation en ces termes :
Écoutez une autre parabole… Il y avait un maître de maison qui planta une vigne ; il l’entoura d’une clôture, y creusa une cuve et bâtit une tour, puis il la donna en fermage à des vignerons et quitta le pays…
Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir le produit de sa vigne. Mais, s’emparant de ses serviteurs, les vignerons battirent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau il envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers, et ils leur firent de même. Finalement, il leur envoya son fils, se disant : Ils respecteront mon fils. Mais les vignerons, voyant le fils, se dirent entre eux : Voici l’héritier ; allons-y, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. Et, le prenant, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Quand donc viendra le propriétaire de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons ? — Demande Jésus aux grands prêtres, aux anciens du peuple et aux Pharisiens qui écoutent sa parabole — Ils lui répondent : Il fera périr misérablement ces misérables, et il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui lui remettront les fruits en leur temps.
C’était bien jugé ! Les Romains — instrumentalisés par le Maître de maison comme jadis les Babyloniens — passeront deux fois : en 70 et en 135. La première, le Temple sera rasé. Jérusalem, la Vigne hors de laquelle le Fils avait été jeté et tué, la Ville Sainte d’où devait rayonner le Salut, le sera les deux fois. La seconde, elle sera débaptisée et reconstruite par les vainqueurs selon un nouveau plan, avec interdiction à tout Juif d’y pénétrer sous peine de mort. Elle ne recouvrera son nom, presque deux siècles plus tard, que grâce aux Chrétiens ! Le Temple, lui, ne sera jamais reconstruit, le bail à portion de fruits des vignerons étant résilié. Comme l’avait prédit le Fils, les massacres seront chaque fois terrifiants…
Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, avait prophétisé Jésus, comprenez que l’heure de sa dévastation est arrivée. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que ceux qui seront à l’intérieur de la ville s’en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n’y pénètrent pas, car ce sont des jours de vengeance, où doit s’accomplir tout ce qui est écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura grande détresse sur le pays et colère contre ce peuple ; ils tomberont sous le tranchant du glaive et seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que soient accomplis les temps des nations.
Jésus peut aisément prévoir les événements, puisqu’il n’ignore rien de la première destruction de Jérusalem et du Temple par Nabuchodonosor, et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Quarante ans après qu’il ait logiquement prédit à ses disciples que l’Histoire se répéterait (puisque ce qui a été, c’est ce qui sera), Titus détruit le Temple. Le Seigneur de la Vigne réagit conformément au jugement des grands prêtres et des Pharisiens : passé les jours de vengeance, Il louera Sa vigne à d’autres vignerons, mais sur la base d’un nouveau bail, révélé un beau midi à une Samaritaine…
La femme (la Samaritaine) lui dit (à Jésus) : « Seigneur, je vois que tu es un prophète… Nos pères (ceux des Samaritains) ont adoré sur cette montagne (le mont Garizim), et vous (les Juifs), vous dites que c’est à Jérusalem qu’est le Lieu (le Temple) où il faut adorer. » Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous (les Samaritains), vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous (les Juifs), nous adorons ce que nous connaissons, parce que le Salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est là, où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que le Père recherche. DIEU EST ESPRIT, et ceux qui l’adorent doivent adorer en esprit et vérité. »
Références des citations
(Les citations strictes sont en bleu, les notes et commentaires sont en vert)
Comme Hénoch : Genèse 5, 22+24 : Hénoch marcha avec Dieu trois cents ans… puis il disparut, car Dieu l’avait pris.
Le chemin resserré... : Matthieu 7, 14.
Le peuple par lequel... : Genèse 22, 18.
Écoutez une autre parabole... : Matthieu 21, 33-41.
Les Romains... : Le Signe du Fils de l’homme, tome 1, extrait de la page 232.
Quand vous verrez Jérusalem encerclée... : Luc 21, 20-24.
Jésus peut aisément prévoir... : Le Signe du Fils de l'homme, tome 1, extrait des pages 232-233.
Ce qui a été, c’est ce qui sera : Qôhèlet (l’Ecclésiaste) 1, 9.
La femme lui dit... : Jean 4, 19-24.